mercredi 28 août 2013

Radio Londres (Épisode 2)



Bientôt une semaine, soit mon record absolu tous séjours confondus en Angleterre. Aujourd’hui, je suis une grande, je suis allée ouvrir un compte en banque. J’ai pas absolument tout compris, mais de toute façon, j’aurais pas tout compris en France non plus. C’est des trucs de grands, ça. Le banquier était très très gentil avec sa cravate HSBC et son petit drapeau indien sur la petite étiquette avec son nom.  Il m’a appelé par mon prénom. Alors je ne sais pas si c’est un truc anglais d’appeler les gens directement par leur prénom même dans des contextes très formels ou si c’est juste que mon nom de famille est imprononçable pour eux, je verrai avec le temps. À part ça, il a essayé de bien m’expliquer, tout ça, tout ça, mais je voudrais bien pouvoir parler à quelqu’un dont l’anglais est la langue maternelle. À force, je commence à me demander si je sais vraiment parler anglais, et si mon niveau ne va pas se dégrader plus que s’améliorer pendant cette année. Je ne partais pas en me disant que tout était acquis de toute façon, que j’étais un king en anglais, mais quand même, j’en suis à un point ! Par exemple, le banquier m’a dit qu’il lui avait été très difficile de deviner que j’étais française, parce que je « n’ai pas l’accent, et pourtant, il a parlé avec beaucoup de français ». Bah merci, c’est gentil. De même pour le mec de la maintenance qui est passé chez moi aujourd’hui et qui était….Irlandais. Lui, il m’a demandé comment j’allais aller à la fac. Je lui ai répondu « en avion » parce que je croyais qu’il m’avait demandé comment j’étais arrivée en Angleterre. Finalement, à choisir, je préfère peut-être l’accent indien…Si vous saviez à quel point j’ai l’air bête quand les gens m’entendent parler, qu’ils trouvent que j’ai un bon accent, mais que je leur fait répéter sans cesse parce que je ne les comprend pas. Alors, si en plus je leur dit que j’ai un diplôme en anglais, ils doivent penser qu’en France on nous offre des diplômes comme ça, gratuitement, qu’on ne doit vraiment pas être exigeants. Évidemment, je passe sous silence que je vais faire un diplôme de traducteur-interprète, histoire de garder un peu de dignité.



            En attendant, pour tromper l’ennui, je fais du tourisme et du shopping. Ce matin, je suis allée à Canary Wharf, voir les grands buildings à l’américaine dans le Sud-Est de Londres. L’autre grand centre économique avec la City. Pour me fondre dans la masse, jouer aux infiltrés, je m’étais déguisée en fille, et même carrément en working girl. J’avais fait pété la petite robe noire, le vernis à ongles et les cheveux lissés. Je ne dépareillais pas à 8h30 sur la Jubilee Line au milieu de tous les mecs en costards. Sauf que, arrivée à Canary Wharf, j’ai voulu faire ma malinoise, et armée de toute l’assurance que j’avais, j’ai suivi les gens. Sauf que les gens en costards, un mercredi à 8h30, ils vont au boulot. Et moi, pas trop. Je me suis retrouvée dehors, au bord de la Tamise, alors je me suis assise sur un banc, j’ai fait semblant de téléphoner pour ne pas paraître trop louche parce qu’il y avait des caméras partout et j’ai fait quelques photos en loucedé. Après, j’ai foncé dans le métro et comme d’habitude j’ai fait celle qui sait où elle va. Ce n’est qu’une fois montée dans le wagon que j’ai commencé à me demander où j’allais aller. Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour ne pas avoir l’air d’une touriste, j’vous jure !


           
Madame Tussaud's, le Musée Grévin local, près de Baker Street
            C’est comme ça que j’ai atterri à Regent’s Park. Ça tombe bien, c’était un endroit que je voulais voir.  Je crois que c’est le plus beau parc de Londres, même si, certes, je ne les ai pas tous vu, j’ai pas que ça à faire non plus.  Près de la station de Baker Street (où tout le carrelage représente une image stylisée de Sherlock Holmes, et où il y a encore des rampes en bois et d’anciennes sculptures en marbre), il y a une entrée sur Queen Mary’s Garden. C’était de toute beeeeeeauuuuté, si vous voyez c’que je veux dire (si vous voyez pas, voyez par là): 

Un authentique champ d'oies



            Sur ce,  je vous laisse, il y a le Jeremy Kyle Show à la télé (comme d’habitude, ça passe à peu près aussi souvent ici que Touche Pas à Mon Poste en France). M’enfin, je ne peux quand même pas vous laisser sans vous parler un peu du Jeremy Kyle Show, cet ingénieux quoi que quelque peu malsain mélange entre C’est mon Choix et Confessions Intimes. En fait, en gros, c’est une émission où Jeremy Kyle invite des cas sociaux genre Confessions Intimes puissance 10 millions, pour soi-disant régler leurs problèmes. En vrai, le mec ne fait que pousser à l’embrouille et choisit très vite qui il veut défendre. Dans le dernier épisode que j’ai vu, pour vous illustrer un peu le concept, il y avait un couple où le « mari » venait plaider sa cause : non il n’avait commencé à coucher avec la sœur de sa « femme » que quand ils s’étaient séparés. Dans l’épisode d’avant, un type menaçait de quitter sa famille si jamais on lui prouvait qu’il n’était pas le père de son enfant. Parce que oui, détail qui a toute son importance, dans le Jeremy Kyle Show, ils font d’authentiques tests de paternité quand cela est nécessaire et le reste du temps, ils font du détecteur de mensonges. À ce que j’ai cru comprendre, ici, c’est l’émission pour chômeurs (téléspectateurs et participants confondus) par excellence. Et comme en ce moment, je ne sais pas très bien ce que je fais de ma vie, ça me divertit et me correspond pas mal.

In a bit.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire