samedi 21 septembre 2013

La fois où je suis allée à l'école.


Chapeau Léon, ça fait déjà un mois que je suis ici et je n'ai toujours pas réussi à parler à un seul anglais de mon âge. Ou à peu près, je suis prête à négocier mes critères maintenant. Mais reprenons depuis le début. Le début, disons que c'était jeudi 12 septembre, le premier jour où je suis allée à la fac en tant qu'étudiante de cette même fac.
Déjà, bon, c'était la rentrée, et qu'on soit en CP, en 4ème au fin fond de l'Auvergne ou en Master à Londres, la rentrée, c'est sacré. J'avais préparé mon cartable; un grand sac à main, si grand que Mimie Mathy s'en ferait un duplex. Je ne savais pas trop comment m'habiller, histoire de ne pas en faire trop mais un peu quand même.. bref, comme dirait Nabilla, j'avais essayé de me swaguer (dans la mesure de mes moyens- qui ne sont pas ceux de Nabilla, cela va sans dire).


J'ai fini par arriver à la fac, beaucoup trop tôt, ça ne surprendra personne. Et là, mazette, c'est pas l'UBP avec son crépis bordeaux qui est tellement désespéré qu'il essaye tant bien que mal de se barrer du mur sur lequel on l'a étalé il y a de cela bien quarante-cinq ans. 


On ne rentre qu'avec une carte magnétique, il y a du marbre partout, des moulures, des fauteuils et des tables dans le hall, la carrelage dessine une mosaïque avec l'emblème de l'école et sa devise: "The Lord is Our Strength": Le Seigneur est notre force. Rien que ça. En attendant devant la salle, j'ai vu arriver tous les autres étudiants et j'ai trouvé, à ma grande surprise, qu'ils avaient l'air un peu trop "normaux" ou plutôt banals serait le mot juste. Je les ai trouvé bien typés "étudiants en lettres" si l'on peut considérer qu'un tel type existe. Mais dans l'ensemble, je me suis quand même dit:


Et évidemment, j'ai eu l'impression que tout le monde se connaissait. Ce qui n'était pas totalement faux car dans la rangée derrière moi dans la grande salle où avait lieu la première réunion, plusieurs filles s'étaient assises à côté et discutaient de leurs vacances, de leur famille, bref, de choses dont on ne discute pas avec des gens qu'on a rencontré deux minutes avant. Surtout pas avec une telle aisance. Parce que oui, j'ai oublié un détail qui a son importance: j'étais toute seule au premier rang. En fait, à ma décharge, il y avait des petites affiches après les murs indiquant les différentes langues enseignées dans mon Master. J'ai supposé qu'il fallait s'asseoir vers le petit papier avec sa propre langue et malheureusement pour moi, le français était au premier rang. Évidemment, personne n'a respecté cette répartition, sauf moi. 


Juste après j'ai eu l'occasion de rencontrer les autres français, ou françaises devrais-je dire (Adèle et Johana, ça risque d'être important pour la suite de l'histoire), puisque nous serons à priori trois filles à avoir le français comme langue maternelle dans tout le Master. Alors on se calme vite aussi parce que j'ai cru comprendre qu'on serait 15 à tout casser à faire ce diplôme. 
À part ça la semaine s'est passée, j'ai enchaîné réunion sur réunion. J'ai rencontré mes futurs profs qui ont été ma foi très sympathiques, si ce n'est qu'ils nous ont annoncé dès le début qu'on pouvait faire une croix sur notre vie sociale et qu'on devait prévoir plusieurs centaines d'heures de travail pour un seul semestre (même parfois rien que pour une matière). Et j'étais partagée entre deux sentiments:



Tout ça pour dire que lundi, je vais vraiment commencer les cours avec des profs qui ont des CVs plus impressionnants que ceux de Nikos Aliagas et le Prince Charles combinés et qui ont des passions du genre l'ingénierie, les félins ou la pêche. Des gros déconneurs, en somme. Remarque, je vous écris ça en écoutant Nostalgie Italia, alors...

En attendant, voilà quelques petites infos supplémentaires, que vous mourrez d'envie de connaître:

Je vis à côté d'un pub pour métalleux où il y a des concerts (apparemment) tous les samedis soirs avec des mecs qui "chantent" comme des baignoires qui se vident et franchement, même avec la fenêtre fermée...


J'ai fini par trouver des cornichons. Ils appellent carrément ça des "cornichons" mais ils ne baignent pas avec des oignons comme chez nous. Ils ont au moins le mérite d'avoir le goût de cornichons et ça tombe bien, parce que c'est principalement ce que je leur demande. 

Je commence à faire des recherches pour mon mémoire, mais en fait je ne sais pas trop ce que je suis sensée chercher. 

Les profs insistent pour qu'on les appelle par leurs prénoms. Ce n'est pas qu'ils sont particulièrement cools (enfin, peut-être, je ne les connais pas encore assez, alors je ne préfère pas tirer de conclusions hâtives) mais c'est comme ça en Angleterre. 

Je suis allée au Starbucks plusieurs fois et ils n'arrivent pas à écrire mon prénom, y'a vraiment pas moyen, à tel point que la première fois je m'appelais Shanet. Et moi qui croyait que Charlotte était un prénom commun en Angleterre...

Sur ce, paix, amour et scie sauteuse.

In a bit,

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