mardi 3 septembre 2013

Radio Londres (Épisode 4)

Contrairement à ce que chantait Laurent Voulzy, à London les scarabées ne bourdonnent pas tant que ça, et c'est pas la folie tous les jours. J'ai passé la dernière semaine à renouveler ma garde-robe, parce que j'ai le sens des priorités. Résultat, grâce à ma visite quotidienne chez Primark, je pourrais maintenant m'y retrouver les yeux fermés, et je suis prête à le prouver. Que ce soit celui de Marble Arch ou de Tottenham Court Road.
Depuis la semaine dernière donc, rien de bien exaltant si ce n'est les "péripéties" habituelles de la vie de Charlotte. Rien ne se passe jamais de la façon la plus simple, c'est comme ça, on s'y fait. Par exemple, après une semaine, mon compte en banque n'est toujours pas ouvert, visiblement parce qu'ils ne sont pas capables de faire des photocopies décentes dans les banques anglaises. Enfin, chez HSBC en tout cas, pour ne pas les nommer.
Je n'ai toujours pas eu l'honneur immense et le privilège de parler à un anglais dont l'anglais est la langue maternelle, ou alors si, il y a bien eu une vendeuse, mais elle avait un appareil dentaire et un cheveu (voire un scalp) sur la langue, alors ça compte pas. Je vous passerai l'aventure, car oui, on peut parler d'aventure, du veilleur de nuit qui a voulu me montrer comment marchait internet dans ma chambre alors que je lui demandais pour l'interphone. Bref, il était content de me dire qu'il avait un nom de famille à consonance française (Bonaventura - ce à quoi j'ai gentiment souri, parce que que veux-tu faire d'autre sachant que lui répondre "mouais, vite fait" serait mal poli).

Je commence à me faire à la vie ici, au fait qu'on ne puisse pas trouver de feuilles à carreaux mais seulement à lignes plus ou moins espacées, ni d'effaceurs, et qu'il y ait des mouettes tout le temps autour de chez moi. Est-ce typique de Londres ou est-ce parce que j'habite tout près de Regent's Canal, qui, cela ne vous aura pas échappé, est un canal? Avec de l'eau et tout. Enfin, surtout de l'eau, quoi.
Bien sûr, malgré ces intensives journées de shopping, il y a bien des soirs (et des matins et des midis) où j'ai le bourdon, le cafard et plein d'autres insectes, pourquoi pas, et où j'écoute Céline Dion assise sur le rebord de ma fenêtre en regardant le soleil se coucher. D'ailleurs, ça ressemble à ça:


J'ai hâte d'aller à la fac, je ne croyais pas franchement dire ça un jour avec autant de conviction, mais ce qui me manque le plus c'est d'avoir un but, des repères et de savoir vraiment à quoi je sers ici. Et si possible faire des repas qui ne ressemblent pas à un carambar à 5h de l'après-midi. 

Samedi dernier, j'ai accompli un exploit (à mon échelle, s'entend bien) en allant seule à la laverie. Bien sûr, pendant quelques secondes, je me suis sentie devant ces deux machines à laver et ces deux sèche-linge un peu comme une poule qui aurait trouvé un couteau (selon l'expression consacrée), ou Nabilla qui aurait trouvé un dictionnaire, ce qui est à peu près équivalent. Mais je m'en suis sortie, j'ai fait celle que rien n'impressionnait, parce que je me savais filmée et potentiellement observée par le veilleur de nuit, qui contrairement à ce que son nom suggère, n'a pas de boule de cristal et ne la dit pas, la bonne aventure. Enfin, il a pas la tête, mais va savoir.

Et puis aujourd'hui, je suis allée voir la relève de la garde. Je suis arrivée en retard, les gardes à chevaux étaient déjà partis (je les ai vu s'éloigner alors que je sortais de Green Park, l'appareil photo autour du cou) et j'ai regretté de faire 1,55m. Enfin, "regretté" oui et non, parce que ce n'est pas comme si ça avait été un choix conscient et réfléchi. Bon, il se trouve que je fais cette taille et que ça n'a pas que des avantages, notamment dans une foule. Parce que oui, il y avait foule. J'ai essayé de me frayer un chemin parmi tous ces touristes géants qui devaient bien mesurer au moins 1,60m (dans le milieu, on m'appelle Passe-Partout, mais je crois qu'il y a aussi un mec qui essaye de se faire appeler comme ça). Et croyez-le ou pas, c'était bel et bien des Chinois qui monopolisaient les grilles pour prendre des photos. Après une lutte sans merci avec des aisselles, j'ai fini par (presque) accéder aux grilles et j'en ai ramené ces quelques clichés, que j'espère vous saurez apprécier à leur juste valeur, connaissant désormais l'agression olfactive que j'ai dû subir pour les prendre.

Les chaises longues dans Green Park. Il y en a dans tous les parcs de Londres, proposées à la location à des tarifs défiant toute concurrence, autant vous le dire.





Cherchez le garde rebelle.




Ce qu'il faut savoir, mis à part que les arbres sont des êtres vivants, comme le dit si sagement Brandon de l'Île de la Tentation (et des Anges de la Téléréalité), c'est que la relève de la garde a lieu un jour sur deux, aux alentours de 11h30 et dure environ 40 minutes. Comme je n'ai pas assisté au spectacle complet, je peux juste vous dire qu'au début il y a des chevaux mais surtout, après, un orchestre de gardes joue quelques morceaux dans la cour de Buckingham. Et leur playlist est pour le moins inattendue. Par exemple, croyez moi ou pas car je n'ai rien pour le prouver, ils ont joué La Vida Loca de Ricky Martin. L'humour anglais, quoi.
En partant, j'ai voulu faire quelques photos de Buckingham à Big Ben, pas très éloignés l'un de l'autre, mais malheureusement pour vous et encore plus pour moi, la batterie de mon appareil photo m'a lâchement abandonnée dans St James's Park. J'ai juste eu le temps de photographier les gardes sur le Mall (en gros, l'équivalent des Champs Elysées sans les magasins - une très grande avenue qui arrive à Buckingham Palace) et qui semblaient retourner à Buckingham (ils étaient dans la bonne direction en tout cas, mais après tout, ils allaient peut-être se faire un McDo): très sincèrement, je ne saurais vous expliquer ce qu'ils faisaient là, en fait.


La foule devant le Mémorial de la Reine Victoria, en face de Buckingham.







Buckingham depuis le Mall.

Le London Eye depuis St James's Park.

Buckingham depuis St James's Park

Bonus: la photo mignonne du jour, un écureuil dans St James's Park.



Bon allez, c'est pas tout ça, mais il faut que j'aille écouter Céline Dion en regardant le soleil se coucher, moi. 

In a bit.



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