jeudi 18 septembre 2014

« Stop dreaming about the quiet life ‘cause it’s the one we’ll never know »

Peut-être croyais-tu que j’étais partie me dorer la pilule à Santa Monica avec Allain Turban. Me dis pas que tu connais pas Allain Turban. Après tout, j’te dirais que ça va rien changer à ma vie que tu ne connaisses pas Allain Turban mais ça pourrait changer la tienne d’écouter cet illustre chanteur des eighties (comme ne disent pas les jeunes) que je soupçonne d’être aujourd’hui vendeur de gaufres ou de vin chaud sur les marchés de Noël de France et de Navarre. Enfin surtout de Montargis.

         Peut-être croyais-tu que je m’en étais allée mener une vie de bohème avec un accordéon et un singe, parcourant les rues pavées ou longeant les canaux du vieux Paris, les mains et les joues maculées de suie, portant des mitaines déchirées mais voilà, on n’est pas dans les Misérables.  Et ce serait quand même très très mal me connaître, et admettons-le, un peu fantaisiste de ta part. Parce que tout le monde sait que je ne vais pas dans les endroits où il n’y a pas de wifi, et le XIXème siècle en fait partie.

         Peut-être croyais-tu que j’étais partie vivre en banlieue avec un chat. C’est sûrement la plus saugrenue des suppositions, et pourtant.

         Depuis le temps, je me dois quand même de te donner de mes nouvelles, parce que je sais que ça t’intéresse, alors tiens-toi bien parce que je vais te résumer plus de 4 mois de ma vie. C’est pas que ça fait des masses à raconter, mais suffisament pour m’occuper au point que je n’ai pas eu le temps de faire d’article un peu plus tôt.

Voici donc une liste des choses que j’ai faites depuis le 25 avril :

         Je suis allée voir un match de l’ASM à Twickenham, la demi-finale de la H-Cup. À ce que j’ai cru comprendre, c’est important mais je peux pas te dire si c’est important comme Oasis à Knebworth, les Beatles au Shea Stadium ou C Jerôme au podium de la Montagne. Le mélange d’un peu des trois je suppose, mais ce qui compte c’est qu’ils ont perdu. Et puis bien comme il faut en plus.







         Je suis allée à Greenwich et j’ai pris un bateau pour rejoindre Embankment / le London Eye. Et j’ai tellement aimé ça que je l’ai fait deux fois. Quand j’aime, je compte pas, j’suis une dingue, j’ai pas de limite, je suis prête à dépenser 7£. J’suis dangereuse, j’t’ai dit.

Canary Wharf


Canary Wharf

Greenwich


Greenwich




Le Globe, le théâtre de Shakespeare




         On est allées faire du bowling à Westfield Stratford, le plus grand centre commercial d’Europe, vers le site Olympique. Et j’ai perdu, mais est-il bien utile de le préciser ?


         On a été voir Matilda, pour 5£, eh ouais ma gueule, t’as la rage, t’as les boules t’as les glandes, je te laisse compléter la fin de ce célèbre dicton.



         J’ai fini mes examens, mais rassure-toi, j’attends encore les résultats définitifs, prévus 5 mois après la fin desdits examens.

         Je suis allée à Weymouth avec Jordan et Noémie, et on avait un hôtel en face de la mer, mais du genre, tu traverses la route et tu es sur la plage. Ma chambre avait vue sur la mer et celle de Jordan et Noémie, sur le mur. C’est presque pareil.



















         Je suis allée au Diner de Jamie Oliver sur Shaftesbury Avenue et je pense que je serai prête à vendre au moins une côte pour une autre part de tarte au citron meringuée. Mais je ne vois pas pourquoi je ferais ça alors que je peux payer avec des pièces et des billets. Ça, c’est comme manger par terre. Si j’ai le choix, je préfère encore manger sur une table, même si le sol est très propre. Après, libre à chacun de vivre ses coutumes comme il l’entend, hein, je suis pas là pour juger. Sinon, de façon générale, j’ai bien mangé. Morceaux choisis :

Lord Moon of the Mall


Le Wall of Fame de Five Guys

Brownie @ Jamie's Italian





Jamie Oliver's Diner

Brunch indien @ Dishoom
Dishoom



Tapas @ Pix Pintxos

La Tasca

Honest Camden

Ben's Canteen



         Je suis allée voir Gad Elmaleh dans un tout petit théâtre de Soho. Malgré tous nos efforts, nous n’avons pas pu prendre de photos. On l’a attendu à la fin et tout, mais que nenni. Ah ! Les artistes !

         Je suis allée voir l’arrêt de bus en Lego à côté de mon travail et c’était marrant.



         J’ai eu le meilleur anniversaire de la terre. On est allées au zoo, et j’ai même pu caresser Ricky le pingouin. Et j’ai eu un gâteau que même que c’était une Charlotte et, aussi et surtout, j’ai eu un ballon. J’ai toujours dit qu’on jugeait de la réussite d’un anniversaire à la présence (ou l’absence) de ballon, alors selon ce critère déterminant, mon anniversaire était fantastique.






Agathe est venue me voir, et on a fait plein de trucs et elle m’avait manqué et elle m’a offert la plus belle guitare du monde et on est allées voir Let it Be, parce que Hey Jude, tu vois ? Regarde, on est allées à l’anniversaire de Magnum. Alors là que tu vois les photos, c’est évident que c’est la glace mais imagine que t’as pas la photo, il y en a quand même de fortes chances pour que tu penses à Magnum – la moustache, les chemises Hawaïennes et tout ça. Ou pas. Ou peut-être que tu connais pas la série Magnum, mais ça, ton inculture, encore une fois, c’est pas mon problème. Ça me désole, mais c’est pas mon problème.





         Ah! Et puis je suis enfin allée à Hampstead Heath et Highgate Cemetery, parce que je prévois de me reconvertir en seigneur des ténèbres d'ici pas longtemps.










         Bon sinon, faut bien que je te parle de Camden et que je te fasse mon bilan des 1 an. 
         On dit souvent qu’on ne se rend compte à quel point on tient à quelque chose que lorsque l’on perd la chose en question. Eh bien voilà, c’est un peu ça pour moi sauf que la différence, c’est je savais à quel point je tenais à Camden. À ses métalleux lubriques et bien imbibés dès que sonnent 19h, au Hobgoblin ou Devonshire Arms, appelle ça comme tu veux. À ses vendeurs de souvenirs, à l’odeur de friture du Poppy’s dès 9h du matin, au vendeur de t-shirts qui met de la musique des années 60 à fond à l’angle de Camden High Street et Jamestown Road, au barjot, ses costards à rayures verticales et son chapeau à plumes qui vend des fringues vintage aux Stables et encore tant de visages qui m’ont été familiers pendant un an. Je pourrais marcher les yeux fermés le long de cette rue et te citer chaque magasin le long de chaque trottoir.

         J’ai aimé Camden comme on aime quelqu’un. Et je continuerai de l’aimer, ses pigeons obèses et dégueulasses qui zonent sur les grilles du Sainsbury’s, ses camés, l’entrée pas si secrète de l’Electric Ballroom sur Kentish Town Road, la vue du World’s End en sortant de la station de métro, l’Overground qui passe toutes les 10 minutes en direction de Kentish Town West ou Caledonian Road, les contrefaçons du Camden Lock Village, l’écluse de Dingwalls… Camden, je connais chaque centimètre de tes trottoirs couverts de chewing-gums et de dessins à la craie, on en est à ce niveau-là d’intimité toi et moi. Alors, crois-moi, c’est loin d’être fini.
It wasn’t over, it still isn’t over (big up à Ryan Gosling).


         Dans Secret Story, ils répètent souvent que « l’aventure » est un concentré de vie, que tout passe plus vite que dans la réalité et que l’intensité des sentiments est décuplée. Eh bien moque-toi de moi, mais c’est ce que j’ai ressenti cette année. J’ai vécu tellement plus de choses en un an ici que tout le reste de ma vie ailleurs.
         Je suis devenue une personne différente. Pas forcément meilleure ou moins bien, juste différente. Et j’angoisse d’ailleurs de revoir les personnes que j’ai laissées derrière moi il y a plus d’un an : serai-je toujours la même personne à leurs yeux ? M’apprécieront-elles toujours ? Ne seront-elles pas déstabilisées par ce changement ?

         Après tout, à quoi bon se poser ces questions, tu me diras. On m’aime pour ce que je suis ou on ne m’aime pas. Eh bien non, moi je veux qu’on m’aime, qu’on m’aime pour la personne que j’essaye de devenir, que je façonne pas à pas. Mais d’ailleurs, est-ce qu’on se réveille un matin en se disant qu’on est quelqu’un ? Et mieux, qu’on est la personne qu’on voulait, qu’on veut être ? Je ne crois pas que telle chose soit possible. On change,  on se transforme, de façon infime et plus ou moins consciente mais nous sommes une création, notre propre création, aussi instable et changeante soit-elle. Et nous sommes tous comme ça. Alors à quoi bon demander à des personnes qui nous ont connu dans une période, dans une étape de notre vie, de continuer à nous aimer « pour ce que nous sommes ». Car nous ne sommes plus, justement, la même personne. Nous changeons tous et pas en même temps et pas de la même façon. Nous suivons des chemins différents, acceptons-le. Mais sur chaque chemin que nous choisirons d’emprunter, nous rencontrerons d’autres personnes qui se trouvent à une période, un stade de leur vie qui est le même que le nôtre. Et nous parcourrons alors cette portion de route ensemble, avant de se séparer à nouveau.

Mais pourquoi pleurer dès lors que l’on sait que l’on foulera tant d’autres routes et de chemins ?

         Alors, un an après, puis-je situer ce fameux début dont je parlais le 16 août 2013 ? Était-ce vraiment le début ? N’était-ce pas une simple étape sur un chemin que j’avais choisi d’emprunter bien des années auparavant ? Une chose est sûre, je continue de voir cette infinie perspective qui se dessine, à chaque fois que je regarde, les yeux embués, s’envoler les 747 et que je me demande : pourquoi ne suis-je donc pas à l’intérieur ?

         Moi aussi un jour, je serai dans ces 747 qui filent à toute allure vers des destinations lointaines. Il ne tient qu’a moi d’acheter un billet… et en attendant, de profiter du paysage sur le chemin.




La playlist London 2013-2014 :


Août 2013 :                  Layla – Eric Clapton

Septembre 2013 :         Big When I was Little – Eliza Doolittle

Octobre 2013 :              Happy – Pharrell Williams

Novembre 2013 :           Love Illumination – Franz Ferdinand

Décembre 2013 :           Hey Jude – The Beatles

Janvier 2014 :               Town Called Malice – The Jam

Février 2014 :               Let’s Spend the Night Together – The Rolling Stones

Mars 2014 :                  The Importance of Being Idle – Oasis

Avril 2014 :                  Shine a Light – The Rolling Stones

Mai 2014 :                    I’m a believer – The Monkees

Juin 2014 :                   Let’s Dance – David Bowie

Juillet 2014 :                 While my Guitar Gently Weeps – The Beatles

Août 2014 :                  Don’t Stop – The Rolling Stones

Septembre 2014 :         News of the World – The Jam


Sur ce, paix, amour et pantoufles


In a bit, 


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